Commune : LILLE
Département : 59 - Nord
Contexte : Urbain
Année de création du groupe : 2015
Année d'entrée dans les lieux (réelle ou estimée) : 2021
Nombre de logements (souhaité ou réalisé) : 15
Nombre de ménages actuellement dans le groupe : 13
Structure juridique principale : Association
Accession sociale : Non
Locatif social : Non
Type de chantier (neuf, réhabilitation) : Mixte neuf et réhabilitation
Autoconstruction : Non
Type d'architecture : Maisons non mitoyennes
Précisions sur les autres espaces mutualisés : lieu de prière, atelier, espace vélo
Partenariat avec les collectivités locales : En recherche
Aménageur lié au projet : Non
Partenariat avec un organisme HLM : Non
Groupe/projet accompagné : Pas du tout
Précisions sur le type de mixité : Handicap / Senior / Etudiants
Accueil et ouverture au public : Oui, sur demande préalable ou évènement programmé
Précisions sur les autres activités : location de salle, accueil et activités pour pers avec handicap isolées
La Maison Saint François :
Un habitat partagé innovant et un espace éco-solidaire
dédiés à l’inclusion des personnes fragiles
- L’Arche Lille Métropole -
1. Présentation de L’Arche
L’Arche, ce sont des lieux où vivent et travaillent ensemble des personnes en situation de handicap mental et ceux qui les accompagnent, les « assistants », professionnels salariés ou jeunes volontaires du Service Civique. Ces établissements médico-sociaux sont aussi des « communautés de vie » où l’on cherche à « vivre avec » plutôt qu’à « faire pour ».
o Des lieux de vie partagée
Les foyers de vie partagée de L’Arche, regroupés à plusieurs sous la forme d’une communauté et le plus souvent implantés au cœur des villes et des villages, hébergent chacun une dizaine de personnes (assistants et personnes handicapées). Différentes propositions sont offertes dans la journée aux personnes accueillies: ateliers manuels et de détente dans le cadre d’un centre d’activité de jour, travail au sein d’un ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail) ou dans le milieu ordinaire.
o « Vivre avec » plutôt que « faire pour »
Les foyers de L'Arche sont conçus comme des maisons familiales afin d’en faire des lieux chaleureux, où l’on se sent « chez soi », et où chacun puisse participer, dans la mesure de ses capacités, aux tâches de la vie quotidienne. L’idée est de « vivre avec » plutôt que de « faire pour ». La vie des foyers est proche de celle d’une maison « ordinaire » où les relations tissées au fil des jours, l’attention portée aux gestes de la vie quotidienne, les multiples occasions de faire la fête contribuent à créer un environnement « extraordinaire ».
À travers l’expérience d’une vie partagée, L’Arche permet aux personnes handicapées accueillies de vivre des relations d’amitié qui dépassent la simple relation d’aide, d’avoir un travail... et d’avoir ainsi une vraie place dans la société.
o Bâtir une société plus humaine
À L'Arche, se tissent dans un quotidien partagé des relations réciproques d’amitié et de confiance entre personnes handicapées et leurs assistants. Les personnes handicapées, par leur regard sur la vie et l’expérience qu’elles font de leurs propres fragilités, révèlent des trésors d’humanité. La vie ensemble enrichit et interpelle chacun, en invitant à s’interroger sur ses représentations et appréhensions face à la différence.
Dans un monde souvent guidé par la recherche de la performance et de la normalité, les personnes handicapées nous conduisent à mieux reconnaître la part de fragilité inhérente à l’existence de toute personne, à accepter de se laisser « humaniser » par la relation avec les plus fragiles… A L’Arche, nous sommes convaincus que cette reconnaissance de la fragilité contribue à transformer les relations sociales et à bâtir une société plus généreuse et plus humaine.
Dans ce sens, L’Arche en France organise depuis 2009 une série de colloques qui portent une réflexion sur la fragilité en tant que ressource du vivre-ensemble. L’ambition de cette initiative est d’interpeller chacun et de tenter de faire changer le regard porté sur le handicap et sur toute personne en situation de fragilité.
o Une Fédération internationale
Fondée par le philosophe canadien Jean Vanier en 1964, L’Arche est présente aujourd’hui dans 37 pays sur les 5 continents, avec 154 communautés accueillant près de 4 000 personnes en situation de handicap. En France, il existe 36 communautés accueillant au total 1 350 personnes en situation de handicap, accompagnées par 826 salariés (ETP), près de 1 000 bénévoles et 370 jeunes volontaires en Service Civique chaque année. Chaque communauté a un statut associatif et un fonctionnement autonome.
L’Arche sur le web :
http://je-te-donne.arche-france.org
http://www.arche-france.org
2. Présentation de L’Arche Lille Métropole
L’Arche Lille Métropole, association créée en 1983 à Wambrechies en périphérie de Lille est l’une des 36 communautés faisant partie de la Fédération de L’Arche en France. Agréée établissement médico-social par le Département du Nord, elle est composée de trois foyers de vie partagée et d’un centre d’activités de jour, accueillant au total 30 adultes en situation de handicap mental.
o Activités
- Les 3 foyers de vie partagée accueillent chacun 7 personnes handicapées et 5 assistants (salariés professionnels et jeunes volontaires du Service Civique). Les foyers de L’Arche sont conçus et aménagés comme des maisons familiales afin d’en faire des lieux chaleureux et accueillants. Tout est fait pour que l’on se sente chez soi et que chacun puisse participer dans la mesure de ses capacités, aux tâches de la vie quotidienne. L’idée est d’être avec les personnes plutôt que de « faire pour » elles. La vie dans les foyers est proche de celle d’une maison ordinaire où les relations tissées au fil des jours, l’attention portée aux gestes de la vie quotidienne contribuent à créer un environnement « extraordinaire ».
Entre 2015 à 2018, l’association a mené un vaste programme de transfert et de rénovation de ses trois foyers de vie partagée. Ce programme a permis de créer des espaces de vie aux conditions optimisées (constructions neuves), ainsi qu’une nouvelle offre d’habitat en semi-autonomie pour des personnes qui en formulaient le désir.
- Le centre d’activités de jour (« La Ruche »), situé sur le site principal à proximité des bureaux de l’association et du foyer « Le Sarment », offre quant à lui diverses propositions du lundi ou vendredi en journée à 22 personnes en situation de handicap mental (14 vivants dans les foyers de vie et 8 externes, hébergés dans un autre établissement ou dans leur famille) : activités artistiques, culturelles, détente, sport, etc. Variées, ces activités permettent de répondre autant que possible aux besoins et désirs de chacun, pour son épanouissement et sa croissance, tels que définis avec chaque personne dans son projet personnalisé évalué et mis à jour au minimum tous les ans. Les 7 autres personnes accueillies en foyer d’hébergement travaillent en journée dans un ESAT (Etablissement et Services d’Aide par le Travail) de la région.
Au sein de la Ruche, les personnes accueillies ont accès à de multiples activités (une vingtaine) leur permettant de :
- Développer leurs capacités motrice (gymnastique, piscine, jardinage…) ;
- Favoriser le bien-être et l’estime de soi (soins corporels, espace « Snoezelen », yoga, danse) ;
- Développer les capacités d’autonomie (activités cuisine, ménage, courses) ;
- Nourrir la dimension relationnelle avec l’extérieur (participation à des activités à l’extérieur, insertion dans le milieu associatif, implication dans une AMAP, etc.).
o Ouverture sur l’extérieur
De manière ponctuelle, les personnes accueillies à L’Arche sont associées à l’accueil de groupes (jeunes, salariés d’entreprises locales venant pour un temps d’immersion et de découverte de la communauté), ou participent à des témoignages à l’extérieur auprès des jeunes dans les collèges et lycées notamment.
Dans le cadre de ses actions, L’Arche Lille Métropole est inscrite dans un vaste réseau de partenaires locaux : associations de solidarité locale et de lutte contre la grande précarité, autres associations de quartier, établissements scolaires (ensemble scolaire Saint Paul à Lille et Saint Adrien à Villeneuve d’Ascq), mouvements scouts, mouvement Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens, Lions Club de Bondues….
En outre, l’association propose aux entreprises locales de faire vivre à ses collaborateurs des « journées de rencontres insolites » : partage des activités réalisées avec les personnes handicapées accueillies durant une journée dans un objectif d’ouverture à la différence et à la fragilité. Dix journées de ce type ont été organisées ces 3 dernières années.
o Equipe
L’équipe d’encadrement est composée de 21 salariés (18,6 ETP), autour du directeur de la communauté. Cette équipe est épaulée par 6 volontaires et engagés du Service Civique accueillis chaque année dans la communauté et une soixantaine de bénévoles actifs.
Le Conseil d’Administration de l’association est composé de 11 personnes.
o Orientations stratégiques
En 2015, la communauté a mené un chantier « vision », impliquant tous ses membres (personnes accueillies, accompagnants, familles, proches, membres du CA, intervenants extérieurs), qui a conduit à l’identification de 4 orientations :
- Être présent et tisser des liens au cœur de la ville de Lille, notamment avec les jeunes et les personnes isolées ;
- Ouvrir de nouvelles possibilités d’accueil et proposer de nouveaux modes d’accompagnement tournés vers plus d’autonomie dans un cadre rassurant ;
- Renforcer les liens auprès des personnes de Wambrechies en développant des relations de services ;
- Renforcer les liens auprès du monde économique pour être un lieu d’expérience et d’inspiration réciproques.
Fin 2019, l’association a mené un travail de refonte de son organisation pour viser un mode plus souple et polyvalent, s’approchant du modèle de l’entreprise libérée. La dynamique visée s’inscrit également dans une démarche résolument tournée vers l’écologie intégrale.
3. Présentation du projet
o Contexte
Et si les personnes ayant l'expérience du handicap étaient une clef pour lutter contre la solitude et œuvrer pour un monde plus solidaire et plus ouvert ? Depuis 55 ans, L'Arche cultive à travers le monde entier l'art du vivre ensemble avec des personnes ayant une déficience intellectuelle. En ces temps où la lutte contre l’exclusion et l’isolement n’ont jamais été aussi indispensables, le cœur de ce projet est la rencontre entre des publics variés stimulée par des publics dits vulnérables.
Pendant plusieurs mois, l’équipe en charge du projet a mené avec des partenaires une réflexion sur la mise en œuvre d’un projet innovant répondant à 3 besoins repérés lors du processus de vision mené par l’association en 2015 :
- Permettre à des personnes vulnérables d’accéder à un espace de vie sécurisé et bienveillant, qui associerait vie collective et développement de leur autonomie ;
- Rechercher des solutions pour lutter contre l’isolement, drame majeur de notre société (plus de 5 millions en situation objective d’isolement en France, soit un français sur 10, selon l’enquête « Les solitudes en France » publiée en 2016 par l’Observatoire de la Fondation de France).
- Contribuer au développement d’une société plus humaine, ouverte aux plus fragiles.
Fin 2017, une opportunité immobilière a permis de donner vie au projet avec la mise à disposition pour l’association d’un ancien établissement religieux (la maison des franciscains). Le bâtiment est idéalement proportionné au regard du projet (1 250m² habitable et un parc de 4 500 m²) et idéalement situé à proximité des transports en commun et du centre-ville (à 15 minutes à pied). Le bâtiment est globalement bien configuré mais mérite des travaux de rénovation pour être plus accessible, fonctionnel et proposer des logements plus conformes aux besoins (beaucoup de chambre ne dépassent pas 10m² et ne sont équipées que d’un point d’eau).
o Description détaillée
Le projet, dont l’habitat partagé est central, comprend 3 volets chacun complémentaire l’un de l’autre :
- Un habitat partagé pour des personnes issus d’horizons divers, visant à expérimenter une nouvelle forme d’habitat accessible à tous, notamment des personnes fragiles, en conjuguant autonomie et permanence relationnelle :
- Habitat pérenne pour un public mixte : personnes en situation de handicap mental, étudiants, jeunes professionnels, seniors, personnes âgées,
- Séjours temporaires (un ou deux logements sur le site) pour des personnes en situation de fragilité, des proches et membre des familles des locataires de l’habitat partagé, le grand public dans le cadre d’une location type Airbnb, dans un souci d’inclusion et d’ouverture sur l’extérieur.
L’habitat proposera 15 logements à loyers accessibles (logement social) de 15 à 53 m² (1 appartement T2 pour l’accueil d’un couple, 8 studios, 4 chambres d’étudiants équipées de kitchenettes et salles d’eau, ainsi que 2 logements pour les séjours temporaires.
Une dynamique collective sera favorisée au quotidien grâce à :
o Un coordinateur salarié assure le bon fonctionnement, l’entretien du lien et favorise les relations interpersonnelles et les temps de rencontre.
o Des espaces communs pour encourager le « vivre ensemble » tels qu’une cuisine ouverte sur un grand séjour/salle à manger, un parc arboré propice aux rencontres et à la détente.
o Des temps partagés proposés aux résidents de la maison : repas partagés, cafés, goûters, sorties le week-end…
Une attention particulière sera portée sur le climat de bienveillance et de relations de réciprocité. Les temps de repas ensemble seront encouragés et chaque habitant (étudiant, jeune professionnel, personne vulnérable) sera signataire d’une charte engageant à des temps de vie ensemble. Par exemple, une soirée hebdomadaire sera organisée afin de créer un lieu de convivialité, de partage et d’ajustement pour le groupe.
De manière à reconnaître l’autonomie et favoriser des relations non asymétriques entre habitants accompagnants et habitants accompagnés, le parti pris est de confier à un prestataire extérieur l’accompagnement au quotidien des personnes âgées ou avec handicap qui en auraient besoin. La maison sera adaptée pour que l’accompagnement se déroule dans les meilleures conditions, et le responsable de maison aura un rôle de facilitateur pour faire le lien et alerter si nécessaire sur des besoins nouveaux des personnes.
Le projet d’habitat partagé se base sur le constat que des personnes, quand bien même bénéficiaires d’une aide quotidienne via un Service d’Aide à la Personne, pourraient avoir des difficultés à vivre en milieu ordinaire du fait d’un sentiment de solitude ou d’insécurité. Les personnes résidentes sont à ce titre des personnes qui du fait de leur situation peuvent être sujettes au phénomène d’exclusion (personnes handicapées, personnes vieillissantes, étudiants…).
- Des activités solidaires en journée (« pôle social ») : Ces activités, dédiées aux personnes en situation de fragilité, habitant ou non la maison, seront centrées sur la création de lien et la convivialité (repas partagés, sorties en groupes, visites de personnes isolées, services divers…). Dans le cadre de cet accueil, l’utilité sociale des personnes fragiles sera valorisée. Ce lieu d’activité en journée n’a pas en soi de limite dans son champ d’action. Il s’agira de mettre en relation les besoins exprimés par les personnes concernées et les ressources mobilisables pour les accompagner.
- Un pôle « éco-solidaire » : Il s’agit de témoigner que l’expérience du handicap est une expertise à transmettre, une manière inspirante d’être et de voir le monde, auprès d’organisations en recherche de sens et de valeurs en particulier. Diverses propositions tarifées seront proposées pour un public extérieur : accueil de « séminaires autrement » pour les entreprises et organisations du territoire impliquant les personnes handicapées vivant sur place à différents niveaux (accueil, service, témoignage, etc.), proposition de repas sur place et d’activités « nature » dans le parc de la maison ou actions solidaires, accueil de conférences liées au thème de l’écologie intégrale.
A ce jour, la maison est habitée par 5 personnes, sous une forme expérimentale : un responsable de maison, une personne senior, une personne trisomique de 35 ans, une jeune professionnelle (institutrice) de 25 ans et un étudiant de 18 ans.
Des activités en journée ont démarré : un groupe de personnes handicapées accueillies au Centre d’Activités de Jour de L’Arche Lille Métropole « La Ruche » passe une journée par semaine sur place pour un temps d'activités (préciser) associant les résidents de la Maison Saint François qui le souhaitent.
Le projet peu à peu se relie au voisinage, aux associations de quartier et également à une association de permaculture urbaine.
La proximité avec l’établissement médico-social de L’Arche à Wambrechies, foyer d’hébergement et de vie, est un atout pour soutenir les dispositifs pédagogiques et d’animation prévus à la Maison Saint François. De manière réciproque, les foyers de vie partagée pourront bénéficier de l’animation et des activités inclusives de l’habitat partagé, et inversement, les personnes hébergées à la Maison Saint François ayant besoin de plus d’étayage pourront à l’occasion bénéficier d’un accueil temporaire en structure médico-sociale.
o Personnes bénéficiaires du projet
Le projet est construit sur la conviction de la richesse apportée à se faire rencontrer des publics qui habituellement ont peu d’occasions de se croiser. Les personnes avec un handicap cultivent en effet souvent cet art d’entrer en relation et d’interroger le monde sur l’usage des normes, la manière d’être soi, l’authenticité et l’acceptation de la fragilité.
- Dans l’habitat partagé : Le bâtiment accueillera 11 à 14 résidents de manière permanente, incluant le responsable de maison, et 1 personne de manière temporaire dans une logique de mixité sociale et intergénérationnelle :
- 5 à 6 personnes en situation de handicap mental, pouvant théoriquement vivre de manière autonome et pouvant travailler en établissement de travail protégé (ESAT) ou en milieu ordinaire.
L’habitat partagé permet un mode d’accompagnement évolutif et adaptable en proposant un cadre rassurant à mi-chemin entre l’accompagnement et l’autonomie complète. Certaines personnes avec un handicap peuvent avoir le souhait de prendre leur envol en quittant le nid familial mais craignent pour autant de vivre seule. D’autres vivent déjà dans le milieu ordinaire mais souffrent de solitude. Selon une étude de l’Observatoire de la Fondation de France publiée en décembre 2018, un tiers des personnes handicapées se sentent seules, contre 22% de la population en général.
- 3 à 5 étudiants : La transition vers l’âge adulte est une période où l’on peut faire face à une grande diversité de situations, de l’étudiant au jeune actif avec ou sans diplômes. Nous savons ce public généralement très « connecté » mais parfois en souffrance dans les relations réelles. Par ailleurs, le premier logement autonome est une véritable étape.
- 2 à 3 personnes séniors ou âgées qui du fait de leur âge sont plus vulnérables et sujets aux problématiques d’exclusion. Selon une étude réalisée par l’Institut CSA pour les Petits Frères des Pauvres, près d’une personne sur dix ayant plus de 60 ans avoue se sentir seule « tous les jours ou souvent » et plus d’une personne sur trois ne sort pas de chez elle tous les jours.
Tous les locataires de l’habitat partagé seront acteurs à part entière du « vivre ensemble » au sein de la Maison :
- Les personnes en situation de handicap mental auront une place particulière dans ce projet. Ces dernières détenant souvent les clefs d’une relation vraie et permettant de se recentrer sur l’essentiel, elles ouvrent à la résilience et à la joie. Elles seront un atout majeur pour la dynamique et l’ambiance du lieu.
- Les personnes plus âgées bénéficieront quant à elles d’un lieu stimulant, bienveillant et sécurisant. La disponibilité dont elles disposent sera certainement précieuse pour écouter, encourager, stimuler les habitants du lieu. Elles trouveront également sens à donner des indications aux personnes fragiles ayant besoins de conseils pratiques (pour se déplacer, cuisiner…) dans une logique de développement de relations simples et gratuites.
- Les étudiants vivant dans l’habitat partagé seront amenés à rendre des services dans la maison, non seulement pour répondre à un besoin mais aussi pour nourrir leur adhésion au projet.
L’objectif est de créer un lieu d’engagement et de bienveillance réciproque où chacun enrichit l’autre de sa différence et son expérience de vie, tout en capitalisant sur la force vive et l’énergie de la jeunesse. Ce type d’habitat permet de faire vivre le lien intergénérationnel et contribue à valoriser la place des séniors dans notre société.
- Au sein de l’accueil de jour (pôle social) : Il s’adressera principalement à des personnes en situation de handicap mental (habitant la maison ou non) mais également à des personnes du quartier souffrant d’une situation d’isolement relationnel, avec une capacité d’accueil en simultané de 15 à 30 personnes (activités créatives simples, sorties culturelles ou sportives, table ouverte pour associer des personnes de l’extérieur, activités de services auprès d’associations de lutte contre la précarité et l’isolement, visites de personnes âgées en Ehpad, témoignages auprès des jeunes, permaculture, etc.). Une demande d’agrément GEM (« Groupement d’Entraide Mutuelle ») est à l’étude auprès de l’Agence Régionale de Santé. Celui-ci permettrait de bénéficier d’un statut reconnu et de financer le fonctionnement courant de l’activité.
Le projet a pour vocation de rayonner dans le quartier. A terme, le souhait est que la dynamique intrinsèque au lieu soit génératrice d’une dynamique extérieure au lieu, et vienne en soutien de personnes isolées du quartier (personnes âgées, personnes vulnérables, etc.) qui profiteront des animations et des liens relationnels stimulés par la maison.
- Au sein du pôle « éco-solidaire » : Ce pôle s’insère en prolongement du pôle accueil de jour répondant au désir des personnes handicapées de s’impliquer, de se rendre utile et de témoigner de leur expérience. Il concernera tous types d’organisations du secteur marchand ou non marchand implantés sur le territoire des Hauts-de-France et intéressées par la thématique de l’inclusion, de la vulnérabilité et de l’ouverture à la différence. Il s’agit d’une occasion de tisser du lien avec le secteur économique en particulier. Il leur sera proposé la mise à disposition d’espaces de séminaire pour y tenir des temps de formation ou des temps d’immersion dédiés à faire l’expérience de la relation avec des publics fragiles. A terme, 3 salles de séminaires seront proposées à la location (8, 49 et 65 places, permettant en les réunissant de proposer jusqu’à 122 places assises et 150 places debout) dans une partie dédiée du site. La thématique de l’environnement sera au cœur des propositions, grâce en particulier à la mise à disposition du grand parc du site et d’activités dédiées organisées sur place.
• Objectifs du projet
- Offrir un lieu de vie partagée pour des personnes fragiles ou désireuses de vivre avec elles dans une logique de mixité sociale et de bienveillance. Les personnes vulnérables seront acteurs à part entière du « vivre ensemble » au sein de la Maison, accompagnées par un responsable de maison vivant sur place, et seront reconnus au travers de ce lieu et à l’extérieur comme citoyens et acteurs de cohésion sociale.
- Lutter contre l’isolement relationnel et favoriser la cohésion sociale : Une proposition ouverte aux publics les plus vulnérables à la recherche de lien social, à travers l’habitat partagé et les activités organisées en journée.
- Encourager l’inclusion des personnes fragiles au sein de la société et ainsi faire changer le regard sur celles-ci : Les personnes handicapées vivant sur place ou y étant accueillies pour des activités en journée seront encouragées dans la prise d’autonomie et amenées à participer à diverses actions ouvertes sur l’extérieur (activités économiques solidaires proposées sur place, engagements citoyens variés dans la vie du quartier et de la Cité de manière générale).
• Partenariats dédiés à la mise en œuvre du projet
La Maison Saint François ayant une vocation très forte d’inclusion dans son environnement, les partenariats sont au cœur du dispositif :
- Accompagnement du public fragile : lien avec le service prestataire VIVAT partageant les valeurs du projet de L’Arche
- Social : constitution d’un GEM ou fonctionnement avec un GEM existant. Coordination avec d’autres associations qui ouvrent des activités culturelles, action sociale (banque alimentaires…). Ce réseau reste à constituer.
- Politique : une articulation avec les services de la mairie (CCAS), la DDCS, l’ARS pour répondre au mieux aux besoins repérés.
- Economique : lien avec des consultants prescripteurs de séminaires, familiers des thématiques proposées. Ils joueront le rôle de facilitateurs.
- Cuisine et restauration : lien à réaliser avec un fournisseur de repas (idéalement avec vocation sociale),
- Ecologie et environnement : partenariat avec l’association L’Aire du Temps (Mons-en-Barœul) qui promeut des activités de sensibilisation à la protection de l’environnement pour le grand public et soutient le développement d’activités de permaculture urbaine.
Le projet bénéfice en outre du soutien de la mairie de Lille au travers de Mme Rengot, adjointe à la mairie en charge du handicap, du département du Nord, à travers son président M. Lecerf et Mme Manarino, et de Mme Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat en charge du Handicap (venue rencontrer l’association début juin 2018 à l’occasion de l’inauguration des foyers rénovés et qui s’est dite très sensible à ce projet et déterminée à encourager sa réalisation).
Dans le registre réflexion et mise en œuvre du projet :
• La fédération de L’Arche en France est très attentive à ce type de projet innovant et apporte son soutien au regard des sollicitations de conseils que nous pouvons formuler
• Le réseau HAPA qui est un tout jeune réseau récent dans lequel nous pouvons puiser des concours intéressants
Pour la partie architecturale : L’architecte Jean-Louis Munch du cabinet Carré d’A accompagne le projet depuis le début. Membre du comité de pilotage du projet, il est pertinent et intéressé dans toute la réflexion permettant d’envisager des habitats de nouveau type favorisant ce vivre ensemble.
Dans le cadre du pôle « éco-solidaire », l’association a bénéficié du soutien de Nord Actif qui finance une mission de conseil d’un cabinet d’Economie Sociale et Solidaire, le cabinet Harmonium. Celui-ci intervient pour baliser aux mieux le dispositif juridique et fiscal du projet, et apporte son expertise pour valider le modèle économique. Par ailleurs, l’association est en lien avec des consultants et dirigeants d’entreprises qui aident à dessiner l’offre la plus ajustée au besoin.
• Moyens matériels nécessaires à la réalisation du projet
Le bâtiment - ayant fait l’objet de peu d’évolutions depuis sa construction (1967) - nécessite aujourd’hui des travaux majeurs d’aménagement et d’amélioration afin de loger les futurs résidents et d’accueillir les futures activités.
Le bâtiment comprend 4 niveaux qui devront être rendus pleinement accessibles par la mise en place d’un ascenseur. Celui-ci fera l’objet d’une petite extension pour se situer à l’entrée du bâtiment.
L’habitat partagé s’étendra sur deux niveaux (logements individuels et espaces de vie collective), le pôle « éco-solidaire » sur une partie de deux niveaux également, et le pôle social sur un niveau complet (R-1) Les travaux concernés sont essentiellement des travaux d’agencement et de cloisonnement. L’ensemble des installations sanitaires, de plomberie et de chauffage doit également être revisité. Des décorateurs bénévoles et des ergonomes nous accompagnent dans la conception du lieu dans un souci fonctionnel et chaleureux.
Ce projet se voulant respectueux des personnes et de l’environnement, les travaux seront réalisés dans le souci de limiter la consommation d’énergie (isolation, techniques de chauffage, équipements basse consommation). Une extension qui permettra l’accès au jardin depuis le premier niveau du bâtiment sera réalisée en mode « éco-construction » (construction bois, choix de matériaux et techniques de construction respectueux de l’environnement). Par ailleurs, une partie des travaux sera réalisée par une entreprise d’insertion employant des publics vulnérables et en voie de réinsertion professionnelle.
• Plans intérieurs
Rez-de-chaussée bas : 6 salles + espaces communs habitat partagé
Rez-de-chaussée haut : accueil public + habitat partagé (salles communes et 7 logements)
Etage : salles de réunion + Habitat partagé (8 logements)
• Moyens humains
Le développement du projet est appuyé par un Comité de pilotage mêlant salariés de l’association, bénévoles et membres du Conseil d’Administration de l’association, mené par son directeur, apportant son soutien sur la globalité du projet : questions juridiques et administratives, ressources humaines, coordination et suivi des travaux, finances et recherche de fonds, communication, accompagnement des personnes vulnérables, conseil développement des séminaires.
Une équipe de 2 salariés est aujourd’hui en place pour assurer le bon fonctionnement et l’animation de la maison
• Un projet innovant
- Intergénérationnel et mixité sociale : La Maison Saint François combine logement social (loyers à faible coût) et mixité sociale et intergénérationnelle en accueillant de jeunes actifs, des étudiants et des personnes plus fragiles : personnes handicapées mentales et seniors isolés. Les personnes en situation de handicap bénéficieront d’un lieu de vie qui se situe entre l’hébergement en établissement médico-social et la vie isolée dans un logement ordinaire pouvant générer des situations d’exclusion, de repli sur soi. La constitution d’un réseau de bienveillance et d’action est clef dans le dispositif et pourra se déployer plus largement. En ce sens, la dynamique du lieu a vocation à servir un public hors les murs dans le quartier (pour des personnes vulnérables vivant seules à leur domicile ou avec des parents vieillissants par exemple). La notion de réciprocité est essentielle dans le projet : les personnes vulnérables doivent être soutenues par la société, mais elles ont le plus souvent une capacité singulière à apporter leur contribution dans une action économique et sociale. Ce type d’initiative reste encore assez peu répandu en France, en particulier sur la notion d’accueil de publics fragiles.
- Activités économiques solidaires portées par une vision inclusive des personnes en situation de handicap mental : Le lieu sera ouvert sur l’extérieur avec l’organisation d’événements solidaires avec le tissu économique local permettant de faire intervenir des personnes handicapées. Les personnes ayant l’expérience du handicap savent interroger, interpeller, témoigner autour de thématiques fondamentales qui peuvent rejoindre tout un chacun quelle que soit sa place dans la Cité. Favoriser les liens avec le monde économique est également un moyen d’apprivoiser l’idée d’employer des personnes avec un handicap mental, pas seulement sur des travaux peu signifiant mais également sur des activités valorisantes tant pour la personne que pour l’entreprise. Ce type de proposition est également encore assez rare en France.
- Mise en valeur de l’utilité sociale des personnes exclues : Projet ayant pour vocation d’accueillir et d’accompagner des publics divers, souffrant souvent de solitude et d’exclusion. La plupart des personnes expérimentant le handicap et/ou l’exclusion ont développé des capacités d’empathie, de relation peuvent être nouées rapidement, appelant à une certaine joie de vivre tout autant qu’une grande profondeur dans les liens.
- Mise en lien d’acteurs très divers au service d’une vision humaniste de la société : public d’horizons variés (monde économique, social, institutionnel…), aux expériences de vie variées (réussite sociale et exclusion, expérience du handicap, de la fragilité ou non), jeunes et seniors…
- Un projet financièrement économe : il repose sur un dispositif de droit commun et une diversification des types de ressources. A chaque présentation auprès d’acteurs institutionnels majeurs (Département du Nord, ARS Hauts-de-France, ARS Ile-de-France dans le cadre d’un Think Tank) ou d’entrepreneurs et consultants, le projet a reçu un écho favorable, reconnu comme particulièrement innovant et en réponse à ce besoin des organisations de s’ouvrir à des réalités différentes.
Retrouvez ici une courte présentation du projet en vidéo : https://youtu.be/s20AV5PGniU
o Moyens financiers du projet
- Frais de fonctionnement :
Ils seront couverts par :
- la contribution des habitants aux frais de logement et de vie commune,
- les produits des prestations d’accueil de groupes (location des salles de réunion avec service de restauration, organisation de « séminaires autrement » et de conférences grand public…),
- en fonction des évolutions législatives de l’habitat inclusif (loi ELAN) : droit à une aide financière par jour et par place pour les personnes vulnérables accueillies et accompagnées,
- une subvention du Département du Nord acquise pour 3 ans en 2019 dans le cadre de l’appel à projet « Soutien au développement de solutions innovantes d’habitat inclusif pour les personnes âgées et personnes en situation de handicap ».
- Frais d’investissements :
Le budget dédié à la rénovation, l’aménagement et l’équipement global du site s’élève à un total de 1 600 000 €. Le plan de financement prévisionnel associe une part de fonds propres, d’emprunt bancaire et de dons de particuliers et de fondations.
Contacter le projet : Contacter par mail
Site Internet : http://saintfrancois.arche-lille.org/
Fiche saisie par : Membre du groupe-projet
Etat projet : Projet actif
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